Procon-SP a de nouveau signalé à Nintendo des pratiques jugées abusives dans ses contrats de services numériques, telles que la résiliation unilatérale des abonnements. L'agence de protection des consommateurs s'interroge sur l'absence de représentation officielle de l'entreprise dans le pays, ce qui compromet les droits des utilisateurs brésiliens et entrave le règlement des litiges. Cet incident relance le débat sur la vulnérabilité des consommateurs face à des plateformes étrangères opérant au Brésil sans se conformer aux exigences légales locales.
Selon Procon-SP, Nintendo a imposé des clauses contraires au Code de protection des consommateurs. Certaines de ces clauses concernent spécifiquement la résiliation de services sans justification. Sans base légale au Brésil, l'entreprise japonaise ne propose aucun canal direct pour résoudre les problèmes récurrents, empêchant les consommateurs d'exercer pleinement et rapidement leurs droits.

L'absence de CNPJ et de siège physique chez Nintendo entrave l'application de la législation brésilienne
Les entreprises étrangères opérant numériquement au Brésil sans enregistrement officiel constituent des obstacles pour les organismes de protection des consommateurs. Sans CNPJ (Registre national des personnes morales), sans adresse commerciale ni représentant légal établi, ces entreprises ne sont pas soumises aux sanctions prévues par la loi. Dans le cas de Nintendo, Procon-SP a dû contacter directement le siège social de l'entreprise à l'étranger pour traiter la notification, une procédure qui, outre sa longueur, est limitée par la loi.
Pour le directeur du service client de Procon-SP, l'existence d'une représentation locale devrait être un critère important dans le choix des consommateurs. Outre la garantie d'un accès à l'assistance en cas de problème, cette structure permet aux agences brésiliennes d'engager des actions en justice. Sans elle, toute tentative de médiation devient fragile et les consommateurs se retrouvent sans assistance.
Les achats internationaux augmentent, mais la sécurité reste fragile
Avec la popularité croissante des places de marché étrangères et des services de signature numérique, le nombre de Brésiliens achetant des produits et des plateformes sans vérifier la légalité des entreprises augmente également. Ce comportement, bien que pratique et souvent rentable, expose les consommateurs à des risques importants : absence d'assistance technique, frais excessifs, absence de remboursement et impossibilité d'exercer un recours juridique au Brésil.
De plus, l'augmentation des taxes, comme l'IOF (taxe sur les biens et services), et les nouvelles règles de taxation des importations entravent encore davantage l'accès à des solutions équitables. En pratique, les consommateurs paient plus cher et bénéficient de moins de garanties, un scénario défavorable qui peut entraîner des pertes, même pour les achats de faible valeur.
Procon-SP conseille aux consommateurs de vérifier le support juridique avant d'acheter
Compte tenu de ces risques, Procon-SP insiste sur l'importance de vérifier que l'entreprise est immatriculée au Brésil avant toute transaction en ligne. Des informations telles qu'un CNPJ (Registre des contribuables brésilien), une adresse physique et les canaux de service client devraient être obligatoires pour des achats sécurisés. Cette pratique s'applique aussi bien aux boutiques de produits qu'aux plateformes de divertissement, aux applications et aux services d'abonnement.
L'agence recommande également de signaler toute irrégularité via le site officiel du Procon-SP. Plus les plaintes sont nombreuses, plus la pression sur les entreprises étrangères pour qu'elles se conforment à la législation nationale et assument la responsabilité des services qu'elles fournissent est forte.
Les propositions réglementaires progressent au Congrès national
L'affaire Nintendo s'ajoute à d'autres exemples récents qui ont poussé le Congrès à envisager un durcissement de la réglementation pour les entreprises étrangères opérant au Brésil. Des projets de loi visent à empêcher l'exploitation de plateformes numériques sans siège social ni représentation légale dans le pays, notamment lorsqu'elles impliquent la collecte de données, le commerce électronique ou la fourniture de services continus.
En attendant l'entrée en vigueur de ces mesures, les consommateurs doivent être attentifs à ce qui se cache derrière l'interface conviviale des applications et sites web internationaux. Des prix attractifs peuvent masquer l'absence de garanties de base, telles que les échanges, les remboursements ou même un service client en portugais.