Nintendo a été informé par Procon-SP de la mise à jour des conditions d'utilisation du compte Nintendo, qui comportait des clauses jugées abusives. L'agence de protection des consommateurs a donné 48 heures à l'entreprise japonaise pour commenter officiellement ces modifications.
- Clair Obscur Expedition 33 pourrait arriver sur Nintendo Switch 2
- Une fuite révèle les limites des supports physiques sur Nintendo Switch 2
Les nouvelles règles de Nintendo prévoient que, dans les cas jugés inappropriés, l'entreprise peut bloquer des comptes, voire rendre les appareils inutilisables. Ces changements ont suscité l'inquiétude des experts en droit de la consommation, qui ont souligné des violations du Code de protection des consommateurs (CDC).
Des clauses controversées suscitent l'inquiétude
Selon Procon-SP, le contrat mis à jour autorise Nintendo à modifier unilatéralement les conditions d'utilisation, notamment en annulant le compte et en désactivant définitivement la console. Le texte du contrat ne définit pas clairement les critères de ces sanctions, ce qui laisse place à l'arbitraire.
La loi brésilienne considère comme abusive toute clause autorisant des modifications unilatérales par le fournisseur. Selon Procon, cela viole les droits fondamentaux des consommateurs, tels que la protection contre les pratiques déloyales et la préservation de la bonne foi dans les contrats.
Un autre point de discorde concernait l'imposition d'un arbitrage individuel obligatoire, qui empêche les consommateurs d'engager des recours collectifs contre l'entreprise. L'agence affirme que cette condition viole la loi brésilienne, qui garantit aux consommateurs le droit de choisir le type d'action en justice qu'ils souhaitent intenter.
L'interdiction des conflits collectifs a également été interprétée comme une tentative d'affaiblir la réponse juridique des consommateurs, en particulier dans les situations qui affectent un plus grand nombre d'utilisateurs en même temps.
Une traduction mal adaptée suscite des soupçons
Des utilisateurs des réseaux sociaux ont souligné que Nintendo avait traduit des sections du contrat directement à partir des conditions d'utilisation américaines. Par exemple, la mention d'un règlement des litiges « sans jury » est incompatible avec le système juridique brésilien, où les grands jurys n'existent que pour les crimes intentionnels contre la vie.
Ce détail suggère que Nintendo aurait reproduit des clauses internationales sans tenir compte des spécificités juridiques du Brésil. Pour Procon-SP, cela témoigne d'un manque d'intérêt pour les consommateurs locaux et renforce l'argument selon lequel le contrat viole la législation en vigueur.
Selon l'agence, les consommateurs brésiliens ont le droit d'intenter des poursuites, individuellement ou collectivement, contre les fournisseurs. Imposer des limitations contractuelles à cet égard est donc illégal.
Le nouveau contrat stipule également que les utilisateurs ne peuvent participer à « aucun autre type de procédure représentative » autre que les recours collectifs. Selon les experts, cette formulation vise à restreindre les alternatives légales prévues par la loi.
Nintendo n'a pas encore commenté.
Procon-SP a publié l'avis le mardi 13 mai. Depuis lors, la société n'a pas commenté publiquement les demandes de l'agence ni indiqué si elle apporterait des modifications aux conditions.
Nintendo a mis à jour son contrat en prévision du lancement de la Switch 2, prévu le 5 juin. La nouvelle version de la console devrait bénéficier d'une protection renforcée contre le piratage, un problème qui affectait le modèle précédent sorti en 2017.
Le durcissement de la réglementation pose toutefois un dilemme : la volonté de lutter contre les pratiques illégales ne peut pas primer sur les droits garantis par la loi aux consommateurs. Selon Procon-SP, toute mesure de sécurité doit respecter les limites fixées par le Code de la protection du consommateur (CDC).
Reste à savoir si Nintendo réagira dans les délais et adaptera le contrat aux réalités brésiliennes. Dans le cas contraire, l'agence pourrait imposer des sanctions administratives et recommander des poursuites judiciaires.